SOMMAIRE

CPS N° 90                                                                                                                            1er JUIN 2002


LES MILITANTS INTERVIENNENT ET INFORMENT CPS :

L’indépendance de classe du syndicat signifie : aucun appel à voter pour les seuls candidats, bourgeois, restés en lice : ni Le Pen, ni Chirac

Déclaration de Roland MICHEL au BDFN de la FSU

Notre BDFN se situe au lendemain d’une dure défaite de la classe ouvrière, des travailleurs, de la jeunesse. Le fait que ne demeurent présents au second tour que CHIRAC et LE PEN, représentants de partis bourgeois, l’élimination au terme du premier tour des candidats des partis ouvriers , et en particulier du candidat du PS que l’on pouvait supposer présent est un rude coup.

Le secrétaire général de la FSU a dit dans son rapport : le moment n’est pas venu de faire des analyses mais de réagir au plus vite. Je pense au contraire qu’il est impossible de réagir correctement , c’est à dire sur la base des intérêts réels des enseignants et des travailleurs, si on n’analyse pas sérieusement les raisons de cette défaite, qu’on en dégage pas les responsabilités.

Il y a cinq ans , les travailleurs, et parmi eux les enseignants, la jeunesse ont élu une majorité PS PCF. Ils l’ont élu pour qu’elle rompe avec la politique antérieure, celle du gouvernement Chirac-Juppé. Ils l’ont élu dans la continuité de la grande mobilisation de novembre décembre 95, pour le retrait du plan Juppé de destruction de la Sécurité Sociale. Ils l’ont élu pour en finir avec Chirac. A l’encontre de ce vote, s’est constitué un gouvernement associant au PS et au PCF des partis étrangers au mouvement ouvrier, bourgeois ou petits bourgeois (les radicaux, le MDC, les Verts). Ce gouvernement a immédiatement fait allégeance à Chirac. Ce gouvernement a immédiatement mis en œuvre une politique anti-ouvrière et une politique contre l’enseignement public, ses personnels, ses statuts. Il n’était pas là depuis 6 mois qu’Allègre en son nom détruisait le mouvement national dans le secondaire. La loi Aubry instaurant les Contrats Emplois Jeunes, cheval de Troie contre le statut de la Fonction Publique était adoptée. Ensuite, ce furent les réformes du lycée, la Charte de l’Enseignement Professionnel, la charte du 21ème siècle. Toutes ces réformes sont orientées sur l’objectif de casser le cadre national de l’enseignement public, de casser les diplômes nationaux, les programmes nationaux, le statut des personnels. Pour l’ensemble de la classe ouvrière, la loi Aubry dite des 35 heures instaurait l’annualisation, la flexibilité, le blocage des salaires.

Les députés du PS et du PCF loin de décider de satisfaire les revendications, loin de rejeter l’arsenal réactionnaire des lois qui leur était soumis par le gouvernement, loin de décider de constituer un gouvernement de leurs seuls partis, loin de décider prenant appui sur le vote de 97 de débarrasser la classe ouvrière de Chirac, se sont couchés régulièrement devant les décisions du gouvernement, les adoptant sans broncher.

Ainsi la direction du PS et du PCF sont les premiers responsables du désastre électoral qui les atteint. Ils sont les premiers responsables de l’abstention ouvrière massive du 21 avril.

Mais si leur responsabilité est première, ils ne sont pas les seuls. Les dirigeants syndicaux ont aussi une énorme responsabilité, et parmi eux ceux de la FSU. D’une part ils ont continûment pendant la même période accompagné les réformes réactionnaires du gouvernement. Pour en rester à l’enseignement, loin de reprendre à leur compte les revendications du personnel, loin de reprendre par exemple l’exigence massivement exprimée du retrait des " réformes " du lycée, du collège, de la charte du 21ème siècle, la politique des dirigeants a été de participer à tous les " comités de suivi " de ces réformes honnis par les enseignants, " codécidant " - selon la formule de Lang - leur mise en œuvre.

Lorsqu’en particulier en Mars 2000, les enseignants se dressèrent massivement contre la politique du gouvernement et ses " réformes ", en exigent l’abrogation, les directions syndicales s ‘opposèrent à la perspective de la manifestation à l’Assemblée Nationale pour imposer aux députés PS PCF qu’ils rejettent ces " réformes ", malgré les motions de dizaines d’assemblées générales.

Ensuite ,alors que l’application de la loi Aubry dite des 35 heures à travers le décret Sapin d’août 2000 conduisait à une dégradation massive des conditions de travail des collègues non enseignants, remettait en cause leur statut, les dirigeants syndicaux et particulièrement ceux de la FSU négociaient sa mise en œuvre, la plupart des dirigeants des syndicats nationaux allant même jusqu'à signer les textes d’application à l’Education Nationale.

Ainsi les directions syndicales ont contribué à ce que perdure la politique réactionnaire du gouvernement, à ce que le PS et le PCF majoritaires à l’Assemblée Nationale fassent continûment le contraire de ce pour quoi ils avaient été élus.

Et puis il y a eu les élections elles même . Et dans ces élections ,il y avait des candidats des partis bourgeois (Chirac, Le Pen, Bayrou, Madelin etc.). Il y avait des candidats de partis ouvriers (Le PS, le PCF auxquels on peu rajouter les candidats de la LCR, de LO , du PT). Le syndicat - et la situation dans laquelle la classe ouvrière et la jeunesse se trouvent aujourd’hui en fournit une parfaite illustration a posteriori - ne pouvait rester " neutre " et mettre tous les candidats sur le même plan. Certes, le syndicat n’avait pas à choisir entre les candidats des partis ouvriers et devait considérer que parmi les travailleurs, et les syndiqués il était normal que les uns et les autres puissent avoir leur préférence parmi ces candidats. Mais il devait appeler à la défaite des candidats de la bourgeoisie donc au vote ouvrier. Tel est le sens de la motion que nous avions présenté au CDFN de la FSU du 19 mars 2002.

Si la situation n’était pas aussi grave, on pourrait rire du fait que ceux qui nous expliquaient pour rejeter la motion que le syndicat ne devait donner aucune consigne de vote , sont les mêmes qui aujourd’hui prétendent engager la FSU en défense du vote Chirac.

Il faut le dire : la prétendue neutralité du syndicat avant le premier tour fait aussi partie des éléments qui ont concouru à la désastreuse situation présente.

Quant aux candidats étiquetés révolutionnaires (A. Laguiller, Besancenot, Gluckstein) rappelons qu’ils ont fait l’essentiel de leur campagne en expliquant que Chirac et Jospin , c’était la même chose. Ainsi tous les éléments du puzzle étaient rassemblés pour ce qui s’est produit hier au premier tour.

Nous venons de prendre connaissance du projet de motion présenté par Aschieri secrétaire général . Il est écrit : " tout faire pour faire barrage à l’extrême droite " (). En clair cela signifie : la FSU appelle à voter Chirac au nom de la lutte contre Le Pen .

Soyons clair . Il n’y a pas de raz de marée Le Pen, mais une progression très minime, la progression en pourcentage n’ayant pas d’autre explication que l’effondrement du PS et du PCF et l’abstention.

Aujourd’hui en agitant la menace Le Pen, le mot d’ordre de vote Chirac, c’est l’organisation du plébiscite. Et le plébiscite pour Chirac signifie : donner toutes les armes au futur gouvernement Chirac de frapper avec la dernière brutalité contre les retraites, le statut de la Fonction Publique, la Sécurité Sociale, l’ensemble des droits acquis.

A aucun moment, le syndicat ne peut appeler à voter pour un candidat de la bourgeoisie . Il doit dire : appel à ne voter ni pour Le Pen, ni pour Chirac.

Il doit préserver son indépendance, c’est à dire son indépendance de classe !

Cela signifie préserver les possibilités d’organiser demain les combats nécessaires face à l’offensive prévisible de la bourgeoisie et de son gouvernement.

Voilà pourquoi j’oppose à la motion du secrétaire général la courte motion suivante :

" Le BDFN de la FSU considère qu’au deuxième tour des présidentielles ne demeurent en lice que Chirac et Le Pen représentants de partis bourgeois

Le BDFN de la FSU considère que le seul vote auquel pouvait et devait appeler la FSU était le vote classe contre classe pour les candidats des partis ouvriers contre les candidats des partis bourgeois.

En conséquence le BDFN de la FSU appelle à ne voter pour aucun des candidats du deuxième tour : ni Chirac, ni Le Pen "

Déclaration faite le 22/04/2002.


Déclaration à la commission exécutive de la CGT-RATP (Métro ligne 5) :

La CGT, syndicat de classe, pouvait et devait, dès le 1er tour des élections appeler à voter classe contre classe, c’est à dire. :

Aujourd'hui, en l'absence de candidat d'un parti se réclamant de la classe ouvrière, cela implique que les dirigeants de la CGT refusent d’appeler à voter pour un candidat de la bourgeoisie contre un autre candidat de la bourgeoisie, qu'ils disent clairement :

Pas de voix ouvrières pour les candidats de la bourgeoisie.

Ni LEPEN ni CHIRAC !

26 avril 2002
(déclaration faite par Didier ROCHE CR Italie 5 militant CGT)


Position adoptée par la section SNES lycée et collège Blaise Pascal :

Le recteur de l’académie de Toulouse, Belloubet -Frier a remis à Lang alors ministre et pour utilisation pour le gouvernement suivant (le gouvernement Chirac) un rapport sur les lycées qui propose : annualisation des services, généralisation du contrôle continu au bac, réduction à un an de la formation BEP et Bac Pro, services partagés pour les professeurs entre lycée et premier cycle universitaire, possibilité de faire la totalité du cursus lycée par le biais de l’ "alternance ". La direction du SNES se dit "d’accord sur le constat pas d’accord sur les conclusions ". A l’initiative de militants Front Unique, des sections du SNES prennent position. Nous vous communiquons la prise de position de la section SNES du lycée et collège Blaise Pascal de Clermont Ferrand.

La section du SNES du Lycée et Collège Blaise Pascal de Clermont Ferrand réunie le 21 Mai 2002 a pris connaissance des conclusions du rapport Belloubet Frier.

Elle exige des directions syndicales qu’elles se prononcent pour le rejet de la totalité de ce rapport

Adopté par 4 pour 3 abstentions 2 contre


RATP : Sur la ligne 10 (Porte d’Auteuil, Austerlitz) la direction a voulu augmenter la productivité par l’augmentation du nombre de services à 5 tours et par l’attribution d’une prime " retour d’investissement " à ceux qui effectueraient ces services. Les travailleurs ont réagi en s’adressant à l’ensemble des directions syndicales. (adresse signée par 107 conducteurs)

Nous portons à la connaissance des conducteurs de la ligne 10 la lettre envoyée à l'ensemble des bureaux syndicaux du réseau ferré de la RATP :
 
 
 

Vendredi 19 avril 2002
Camarades

Nous portons à votre connaissance l'adresse signée à ce jour par 107 conducteurs de la ligne 10 syndiqués et non syndiqués :

 Pas un tour de plus

 Les conducteurs de la ligne 10 ont pris connaissance des projets de tableaux de la  direction de la ligne 10.

- 1er projet : 4 services supplémentaires dont un service à 5 tours.

- 2 ème projet : 4  services supplémentaires et 9 services à 5 tours en plus et  une prime pour le cinquième tour effectué, financée par "un retour  d'investissement".

 C’est inacceptable

Aujourd'hui c'est sur la ligne 10, demain ce sera sur l'ensemble du réseau.

C'est pourquoi les conducteurs de la ligne 10, syndiqués et non syndiqués s'adressent à l'ensemble des bureaux syndicaux du réseau ferré de la RATP

Pour qu'ils se prononcent clairement contre l'aggravation des conditions de travail.

Pour qu'ils exigent : aucune augmentation du nombre de tours sur les services, pas de salaire au mérite.

Qu'ils s'engagent à refuser de participer à toutes réunions qui ont pour but de remettre en cause les conditions de travail et visent à instaurer le salaire au mérite.

Nous nous sommes engagés à communiquer votre réponse à l’ensemble de nos collègues de travail

Recevez camarades nos salutations.



 

Manu BOURDIN CR Auteuil

Laurence BOUTET CR Auteuil

Dominique CENA CR Austerlitz

Gilles LEFÈVRE CR Austerlitz

La signature de cette adresse se poursuit. Nous informerons l’ensemble des conducteurs de la réponse des bureaux syndicaux.
 


Par ailleurs, les militants de la section CGT RATP ligne 10 ont adopté la résolution suivante qu’ils ont envoyé au bureau du syndicat CGT du réseau ferré de la RATP.

Motion adoptée par la section syndicale CGT ligne 10 le 18 avril 2002.

Les syndiqués de la section syndicale CGT ligne 10 s'adressent au bureau syndical CGT du réseau ferré.

Nous avons pris connaissance des projets de la direction à savoir :

Militants de la CGT nous ne pouvons pas accepter l'augmentation des services à 5 tours primés ou non.

Les syndiqués de la section syndicale CGT de la ligne 10 demandent au bureau syndical CGT du réseau ferré :

Les syndiqués CGT de la ligne 10 demandent aussi au bureau syndical CGT du réseau ferré de s'adresser à l'ensemble des autres bureaux syndicaux du réseau ferré de la RATP pour exiger dans l’unité : Pas un tour de plus.

Pas de salaire au mérite.

Adopté à l'unanimité.

Suite à ces initiatives, des conducteurs ont décidé de se constituer en collectif .
 
 
 

Le 1er juin 2002
La direction de la ligne 10 projetait d'augmenter la productivité des conducteurs et d'introduire le salaire au mérite.

LES CONDUCTEURS DE LA LIGNE 10 EN EXIGEANT DES DIRIGEANTS SYNDICAUX QU'ILS PRENNENT POSITION CONTRE LE PROJET DE LA DIRECTION ET QU'ILS REFUSENT D'EN DISCUTER ONT OBTENU LE RETRAIT DU PROJET.

Les projets de nouveaux tableaux que la direction de la ligne 10 proposait de négocier avec les organisations syndicales contenaient :

- l’augmentation du nombre d'équipes à 5 tours

- l'attribution d'une prime en "retour d'investissement".

Après en avoir pris connaissance, les conducteurs d'Austerlitz et de porte d'Auteuil ont décidé de s'adresser aux bureaux syndicaux de la RATP pour exiger d’eux qu'ils prennent position contre le projet de la direction et qu'ils refusent d'en discuter.

Cette adresse a été contresignée par la quasi-totalité des conducteurs de la ligne 10.

Une première réunion de signataires a décidé le 19 avril 2002 d'envoyer l'adresse à l'ensemble des bureaux syndicaux de la RATP, d’en publier le texte et d'informer les conducteurs de la réponse des bureaux syndicaux.

A la réunion des délégués du personnel du 16 mai 2002 les DP CGT, SAT, CFDT ont décidé, après en avoir débattu, de réclamer ensemble le retrait du projet de la direction puisqu'elle s'était engagée à l'abandonner si les syndicats et les conducteurs étaient contre. La direction leur a répondu que toutes les organisations syndicales n'étaient pas contre le projet de la direction. Une deuxième réunion de signataires a décidé de monter aux bureaux syndicaux chercher la réponse à l'adresse des conducteurs de la ligne 10. Ils ont constaté que les dirigeants syndicaux sans s'être rencontrés pour discuter, sans avoir rencontré des conducteurs de la ligne 10, avaient décidé différentes initiatives.

Néanmoins, la volonté des conducteurs de la ligne 10 d'exiger des dirigeants syndicaux qu'ils défendent leurs revendications, qu'ils refusent de dialoguer avec la direction a contraint la direction de la ligne 10 à retirer son projet.

C’EST UNE VICTOIRE !

Pour autant, l'exigence de défendre les revendications des agents et de refuser de participer aux plans de la direction adressée aux dirigeants syndicaux demeure nécessaire. La délégation de signataires reçue par un responsable Force Ouvrière a appris de ce responsable qu'un projet semblable sera proposé sur d'autres lignes dont la ligne 4 et la ligne 13.

Pour empêcher la direction de remettre en cause les conditions de travail et de rémunération des agents ligne par ligne il faut exiger des bureaux syndicaux qu'ils s'engagent à défendre les revendications des agents et qu'ils refusent de participer au projet de la direction à quelque niveau que ce soit.

C'est pour cette raison que les conducteurs, appartenant à différents syndicats et non syndiqués, qui ont pris l'initiative de ces démarches ont décidé de se constituer en collectif pour l'unité des travailleurs et de leurs organisations syndicales contre les plans de la direction.

Prenez contact avec le collectif.


L’obstination des gardiens concierges de la Direction Générale des Impôts
à imposer le front unique contre les conséquences de l’ARTT :

Le 16 mai, une délégation de 12 gardiens concierges venus de huit départements, soutenue par 2 représentants de la section d’Aix en Provence du SNADGI-CGT a été reçue par les bureaux nationaux des syndicats de la DGI (SNUI, CGT, FO et CFDT).

Le fait que cette délégation ait été organisée est le produit de toute une bataille pour imposer le front unique en défense des revendications des 450 gardiens concierges de la DGI. Les appareils syndicaux ayant réussi à faire passer l’ARTT au ministère des finances, comme dans l’ensemble de la fonction publique, durant l’été 2001, c’est ensuite service par service, catégorie par catégorie que les agents ont du combattre. C’est dans ce cadre que les gardiens concierges de la DGI ont été confrontés à une application d’autant plus brutale de l’ARTT qu’ils constituent une catégorie peu nombreuse et dispersée.

Ils ont appris, fin décembre 2001, qu’en raison de la " réduction du temps de travail ", dès le 01/01/2002 ils ne pourraient plus se remplacer le week-end, ce qui entraînerait une perte de rémunération pouvant aller jusqu’à 3600 francs par mois.

Informées du projet, au moins pour certaines, depuis le mois de juillet, les directions syndicales s’étaient bien gardées de dire ou de faire quoi que ce soit. L’ébullition parmi les gardiens n’en a été que plus forte.

La section d’Aix du SNADGI-CGT, dans cette situation, a pris l’initiative d’une première adresse aux directions nationales syndicales leur demandant de se prononcer pour le maintien intégral de la rémunération et d’organiser la mobilisation sur cette base. Cette adresse a été contre signée par 170 gardiens, soit approximativement 40% de l’ensemble des gardiens de la DGI, et adressée, fin janvier, aux directions nationales des syndicats.

Malgré cela, le 29 janvier, dans le cadre d’un groupe de travail associant les directions nationales des syndicats a été adopté un dispositif transitoire de trois ans qui constitue un véritable plan social de liquidation de l’ensemble de la catégorie :

au motif de réduire la perte de rémunération, est créé un traitement social individualisé (suivant la situation de famille…) et surtout est instauré un système d’heures supplémentaires perlées le week-end (25 heures par mois) qui entérine la baisse de rémunération (de l’ordre de 1500 francs par mois) et conduit à l’installation de centrales d’alarme pour assurer la surveillance des immeubles en dehors des heures supplémentaires, c’est à dire à la liquidation du gardiennage à l’issue de la période de transition.

Les appareils SNUI et CGT se sont prononcés ouvertement pour le dispositif : ils ont demandé qu’il soit complété et prolongé jusqu’à 5 ans.

Mais les gardiens ont rejeté le dispositif transitoire : à l’initiative des sections syndicales SNADGI-CGT, SGI-FO et SNUI et des gardiens de la direction d’Aix en Provence, 130 gardiens se sont adressés à nouveau aux directions nationales des syndicats pour leur dire : Votre responsabilité c’est de rejeter le dispositif transitoire de la DG, de refuser toute discussion dans le cadre d’un dispositif de transition, de vous prononcer pour le maintien intégral et permanent de notre rémunération, d’exiger pas une suppression de poste et, sur ces bases, d’organiser la mobilisation nationale des gardiens.

Devant l’écho rencontré par l’initiative, les gardiens de plusieurs départements décident, cette fois ci, d’organiser une délégation aux directions nationales des syndicats pour leur apporter les 130 adresses de gardiens. Les sections d’Aix du SNADGI-CGT et du SGI-FO apportent leur soutien à l’organisation de la délégation.

Les appareils syndicaux nationaux sont dans l’incapacité de refuser de recevoir la délégation. Par contre, ils vont mettre en place tout un dispositif contre la délégation : par l’intermédiaire de l’appareil CGT, ils font savoir qu’ils refusent que le secrétaire de la section d’Aix en Provence de la CGT y participe. Toujours par l’intermédiaire de l’appareil CGT, ils placent un de leurs représentants dans la délégation qui, jusqu’au dernier moment, se bat contre le fait que la délégation défende la plate forme signée par les gardiens. Le matin même du jour de la délégation, les appareils se réunissent en pour apporter une riposte commune à l’exigence des gardiens. Le 16 mai, ce ne sont pas moins de 8 représentants des bureaux nationaux qui font face à la délégation.

Mais, les manœuvres des appareils sont en partie déjouées : la présence du secrétaire de la section d’Aix de la CGT est imposée par la volonté des gardiens, la délégation mandate le gardien d’Aix pour présenter les exigences contenues dans l’adresse.

Les bureaucrates y opposent la plate forme sur laquelle ils se sont mis d’accord. Ils annoncent un appel à la grève de 24 heures pour la fin juin. Cet appel traduit la nécessité pour les appareils de répondre en apparence à l’exigence des gardiens que soit organisée la mobilisation. Mais en réalité, c’est sur les mêmes " revendications " de soutien au dispositif transitoire qu’ils appellent. Pire, ils demandent à la DG l’organisation d’un groupe de travail sur " les conditions d’accomplissement et d’évolution des missions des gardiens " qui aurait vocation à se transformer en commission permanente de suivi du dossier.

En fait, dans le cadre du dispositif transitoire, la commission nationale de suivi ne peut être qu’une commission de suivi du reclassement des gardiens concierges.

Pour compléter leur dispositif, les appareils ont invité un auxiliaire, le représentant de la région parisienne CGT, membre du Parti des Travailleurs, qui intervient en soutien à la journée d’action et passe à la trappe la question centrale : le refus des appareils de rompre avec la DG et de défendre les revendications véritables des gardiens.

Aujourd’hui, le combat pour le front unique se poursuit : un compte rendu à tous les gardiens est en train d’être élaboré. Tirer les enseignements de ce combat pour le front unique nécessite de répondre à la question suivante : pourquoi les appareils, dans un secteur qui a une importance réduite au sein de la fonction publique et de la DGI, ont-ils déployé un tel dispositif contre la délégation ? Tout simplement parce que les appareils syndicaux, aujourd’hui, prennent en charge ouvertement la liquidation des garanties du prolétariat, au cas particulier l’ARTT et la réforme de l’état appliquées aux gardiens, dans une situation où ils n’exercent plus un contrôle aussi étroit que par le passé sur les travailleurs. Dans cette situation, tout combat véritable sur l’orientation du front unique constitue un danger considérable pour les appareils et un point d’appui d’une extrême importance pour la mobilisation des masses.
 



DÉBUT                                                                                         SOMMAIRE - C.P.S N°90 - 1er JUIN 2002