Intervention de Gilles Selleron lors de la réunion-débat du Parti Socialiste, le 24 mai 97, avec L. Jospin, candidat aux législatives dans la circonscription de Cugnaux.

Il faut faire tout ce qui est possible pour vaincre Chirac, et le dire ainsi. (silence).

Chirac veut une nouvelle Assemblée nationale à sa botte pour aller vers un gouvernement à la Thatcher, c’est-à-dire, après ses deux gouvernements de guerre avec Juppé, un gouvernement qui irait encore plus loin contre tous les acquis des travailleurs et des jeunes, et ce, au nom de la France. Nous mesurons tous ici ce que signifierait un tel programme.

Mais il ne faut pas avoir peur de la critique dans notre camp. Je pense que le programme du PS conforte les confusions et sème des illusions. Ainsi, à qui s’adresse le programme du PS ? À la France (" nos engagements pour la France ")! Mais L. Jospin, qui est parmi nous, sait très bien que dans cette société, il existe des catégories, des classes sociales, qu’il y a des travailleurs et des patrons aux intérêts divergents. Or , ce programme ne s’adresse pas aux travailleurs. J’en donnerai trois exemples.

Revenons à la question de la Sécurité sociale qui a été posée précédemment. Nous, travailleurs, nous avons fait grève pendant un mois contre le plan Juppé de destruction de la Sécurité sociale,. un acquis essentiel pour la classe ouvrière. Juppé l’a fait, entre autre, au nom de " l’assurance maladie universelle ". Or, dans le programme du PS figure aussi la même orientation: "l’assurance maladie universelle ", alors que ce qu’attendent les travailleurs c’est : retrait du plan Juppé, abrogation des ordonnances de Juppé!

Toujours dans le programme du PS, on trouve "augmentation des salaires " mais sans inscrire le nécessaire rattrapage du pouvoir d’achat perdu depuis 1983 par la désindexation des salaires sur les prix. Et tout à l’avenant. Je n’ai pas le temps de traiter de chaque point.

Je dirai simplement que ce programme n’est pas en défense des intérêts des travailleurs mais qu’il se met au service du capitaliste. L. Jospin critique le capitalisme "dur" comme s’il existait un capitalisme " soft "!

L. Jospin qui connaît très bien l’histoire du PS et le la SFIO, se souvient de la phrase de Léon Blum qui disait de lui-même: " j ‘ai été un gérant honnête et loyal de la société capitaliste ". Le PS et L. Jospin reprennent une fois de plus cette politique, alors que ce qui est à l’ordre du jour, c’est de combattre pour le socialisme. Et que L.Jospin ne me réponde pas que le socialisme a fait faillite: c’est le stalinisme qui a fait faillite!

C’est la même chose pour la question de l’Europe. Ce n’est pas l’Union européenne des capitalistes que veulent les travailleurs. Il fut même un temps où Lionel Jospin ne disait pas du tout cela ; il ouvrait une autre perspective : celle des États-Unis Socialistes d’Europe ! Voilà toute la différence.

......applaudissements !