SOMMAIRE
CPS N° 68                                                                                                             13 JUIN 1997

INTERVENTION AU 75ème CONGRÈS DE L’UNEF-ID


Combattre pour le Socialisme a reçu l’intervention d’une militante de Dijon, défendant dans le 75ème congrès de l’UNEF-ID (8 au 11 mai) la motion: "Rompre avec le gouvernement Chirac-Juppé-Bayrou, combattre pour le vaincre et le chasser"

Camarades,

Il y a quinze jours, Chirac décidait la dissolution de l’Assemblée nationale, permise par les principes bonapartistes du régime de la V° République. Après avoir fait passer la loi Debré et la "réforme"-destruction de l’université, il veut se donner pour 5 ans une majorité parlementaire à sa botte pour redoubler de coups contre la classe ouvrière et la jeunesse. (...)

Dans une pareille perspective, notre syndicat ne peut pas rester neutre. Il doit prendre position pour battre Chirac. (...)

La victoire politique que vient de remporter le gouvernement présidé par Chirac en faisant passer la loi Debré a permis au "bon prince" de renvoyer les députés pour s’assurer d’une nouvelle majorité à son service pour cinq ans. Mais comment se fait-il, camarades, que cette loi vichyste soit passée?

C’est parce que les directions des organisations syndicales ouvrières, enseignantes, et malheureusement étudiantes aussi, ainsi que le PS et le PCF, n’ont pas engagé le combat contre la loi Debré, loi que les étudiants en particulier avaient largement rejetée; parce que le combat pour le retrait du projet de loi Debré exigeait que la direction de notre syndicat appelle à une manifestation centrale à Paris devant l’Assemblée nationale pour arracher, le jour de la discussion de ce projet, son retrait. Mais le BN s’y est opposé alors même que mon AGE, à Dijon, s’était adressée à lui sur cette perspective pour qu’il engage le combat, au nom des intérêts étudiants, des travailleurs immigrés et de l’ensemble du prolétariat, pour le retrait du projet de loi Debré.

Remontons également à l’automne 1995, lorsque la grève générale était à l’ordre du jour, comme en 1986, pour centraliser le combat que les étudiants menaient dans le but de satisfaire leurs revendications (des moyens, des locaux, des profs). Au lieu d’appeler à la grève générale comme il aurait dû être fait pour combattre le gouvernement Chirac-Juppé, la direction de l’UNEF-ID a disloqué le mouvement des étudiants, en les cantonnant fac par fac, et le BN a les poignardés en s’alliant avec le ministre Bayrou.

Et la direction a continué plus avant en participant de plus en plus à la mise en œuvre de la "réforme"-destruction de l’Université de Bayrou, en siégeant dans toutes les commissions de participation et des les conseils d’Université.

Aujourd’hui, notre direction syndicale va jusqu’à mener campagne pour faire appliquer la réforme de Chirac! Ainsi, au CNESER, les élus de l’UNEF-ID ont donné leur blanc-seing à la réforme de Bayrou. Cette réforme, c’est entre autre l’autonomie des universités qui permettra la mise en place de fondations à l’américaine; c’est l’expulsion des étudiants de la fac grâce à la commission de validation du premier semestre.

La réforme Bayrou, c’est aussi la reprise intégrale des stages diplômants patronaux, dont l’objectif de 20 000 à 50 000 a été ordonné à la Conférence des présidents d’université par Gandois, président du CNPF.

Les Unités d’expérience professionnelle, ce sont des stages patronaux offrant une main d’œuvre entièrement soumise; ce sont des licences, des maîtrises patronales dont les stages constitutifs seront validés par les patrons. C’est un point d’appui décisif pour la mise en œuvre des exigences de la bourgeoisie, rappelées par Chirac le 10 mars: parvenir à un système basé non plus sur les diplômes de l’enseignement public, mais sur les compétences, validées par les entreprises. Cette véritable entreprise de destruction de l’Université, sans parler du démantèlement des acquis étudiants en matière d’aide sociale, exprime simplement le fait que, pour le Capital, l’accès d’une masse de jeunes à une qualification, au savoir, à la culture, est devenu intolérable.

Or les dirigeants syndicaux étudiants présents au CNESER ont tout simplement voté à l’unanimité avec les organisations syndicales ouvrières et enseignantes la majorité des articles du premier arrête de la réforme Bayrou, qui vise à chasser les étudiants de l’Université !

À l’inverse, comme les anglais l’ont fait en virant les conservateurs, il faut tout faire pour battre Chirac. La charte de réunification de notre syndicat situe le combat de l’UNEF-ID "aux côtés des travailleurs et de leurs organisations". Ce 75° congrès doit avoir pour mot d’ordre, pour tous les étudiants: battre Chirac!

La responsabilité de la direction de notre syndicat est énorme. Il est encore temps pour l’UNEF de se ressaisir. C’est pourquoi je soumets au vote du congrès la motion suivante:

Le 75ème congrès de l’UNEF-ID, considérant:

affirme qu’il faut tout faire pour infliger une défaite à Chirac, à ses candidats du RPR et de l’UDF.

Le 75ème congrès de l’UNEF-ID appelle donc à voter contre les candidats du président, pour les candidats des partis du mouvement ouvrier, principalement le PS et le PCF, sans prendre en charge en quoi que ce soit la politique passée ou future de ces partis."



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