Supplément à « Combattre pour le socialisme » n°97, 1er juin 2004 :

À BAS LA LOI DE PRIVATISATION D’E.D.F. !

À BAS LA LOI DE DESTRUCTION DE LA SÉCURITÉ SOCIALE !

FRONT UNIQUE DES ORGANISATIONS OUVRIÈRES PS PCF CGT FO FSU !

POUR DÉFAIRE LE GOUVERNEMENT CHIRAC-RAFFARIN : RUPTURE DE LA CONCERTATION !

MANIFESTATION CENTRALE À L’ASSEMBLÉE NATIONALE !

LE PROJET DE LOI CHIRAC-RAFFARIN EST
UN PROJET DE LOI DE DESTRUCTION DE LA SÉCURITE SOCIALE

À la mi-juin, le gouvernement va présenter la réforme de l’assurance maladie au conseil des ministres, véritable plan pour liquider les fondements même de la Sécurité sociale établis en 1945. Parce que les cotisations sociales sont une fraction du salaire, elles ouvrent des droits : le versement des prestations selon les besoins (prestations en espèce, les indemnités journalières ; en nature, remboursement de soins pour l’assuré et sa famille)

Depuis des années, les gouvernements en « exonérant » les patrons du paiement des cotisations organisent le pillage des caisses : 113,5 milliards d’euro depuis 1992 ! La « réforme » répond aux demandes du MEDEF : en finir définitivement avec l’assurance maladie financée par les cotisations sociales.

Pour y parvenir, le gouvernement veut mettre en place une « nouvelle gouvernance ». Une délégation de gestion sera donnée à une « Union des caisses » (les dirigeants des organisations syndicales siégeront à coté de ceux des mutuelles, du patronat, des assurances privées, des « opérateurs de soin »...). L’Etat définira chaque année les objectifs, le budget limité de la Sécurité sociale. Un conseil scientifique justifiera « médicalement » la rationalisation, les déremboursements.

L’« Union des caisses » négociera, selon Douste Blazy, « le meilleur moyen de réaliser ces objectifs » ! Les directions syndicales seront ainsi associées à la mise en œuvre de la politique du gouvernement de limitation drastique des dépenses (déremboursements massifs) et aussi à la recherche d’ « autres financements nécessaires », rendus nécessaires par la poursuite d’exonérations du paiement des cotisations sociales par le patronat ! Le MEDEF satisfait vient d’ailleurs d’annoncer son retour à la direction des caisses d’assurance maladie ainsi réorganisées (ce qu’il nomme le « paritarisme rénové »)

POUR DÉFAIRE LE GOUVERNEMENT, OBTENIR LE RETRAIT DE SA LOI
DE DESTRUCTION DE LA SÉCURITE SOCIALE,
IL FAUT QUE LES DIRIGEANTS SYNDICAUX, DU PS, DU PCF ROMPENT AVEC LE GOUVERNEMENT,
BOYCOTTENT TOUTE CONCERTATION AVEC LUI !

Raffarin l’a annoncé : la « réforme » de la Sécurité Sociale est la seconde grande « réforme » du gouvernement après celle « réussie » - réussie du point de vue des intérêts du capital financier s’entend ! - des retraites.

Pourtant le gouvernement Chirac-Raffarin, l’UMP ont été battus à plate couture aux élections de Mars 2004. Les travailleurs ont massivement voté pour les listes où se trouvaient les candidats du PS et du PCF, exprimant clairement leur volonté d’en finir avec le gouvernement Chirac-Raffarin, avec sa « majorité » UMP UDF et leurs réformes réactionnaires.

Mais les dirigeants du PS et du PCF loin d’exiger le départ immédiat du gouvernement Chirac-Raffarin et de leur « majorité » à l’Assemblée ont immédiatement réaffirmé la légitimité du gouvernement et de l’Assemblée, demandant au gouvernement d’ « infléchir » sa politique et d’ouvrir de « véritables négociations ».

Dès lors Chirac avait tout loisir d’en appeler à la contribution des « partenaires sociaux » (c’est à dire des dirigeants syndicaux), de « la majorité comme de l’opposition » (ici le PS et le PCF) pour oeuvrer ensemble à cette « grande cause nationale » qu’est la réforme de la Sécurité Sociale. Et depuis un mois et demi, le gouvernement organise la « concertation » avec les dirigeants syndicaux. Une « commission parlementaire » regroupant députés UMP,UDF,PS, PCF a été mise en place.

Force est de constater, la même mécanique qui a abouti à la scélérate loi Fillon contre les retraites est enclenchée. Rappelons le : il y a eu concertation ininterrompue entre les dirigeants syndicaux du 1er février au 15 Mai 2003. C’est cette concertation - qui a trouvé son complément dans le refus acharné des dirigeants syndicaux d’appeler à la grève générale en Mai 2003 au nom de la « légitimité » du gouvernement - qui a conduit à la défaite ouvrière.

Et pourtant c’est à cette même concertation pour une « réforme indispensable » qu’appellent à nouveau aujourd’hui les dirigeants syndicaux : « Les organisations syndicales CGT – FSU – UNSA veulent que la réforme, qu’elles jugent indispensable, se construise autour des principes de progrès et de solidarité. » ou encore « Pour décider de l’avenir, les organisations syndicales CGT, FSU, Union Syndicale Solidaire, UNSA, UNEF exigent un grand débat national préalable à une vraie négociation » (appels au 5 Juin). Et la direction de la CGT est allé chercher la direction de la CFDT pour le 5 Juin, qui, elle, se prononce pour... « faire progresser les propositions gouvernementales » !

De même le PS, le PCF y sont allés de leurs « contre » projets. Ce qui caractérise ces « contre » projets, c’est l’accord avec le gouvernement sur le fait qu’il faut en finir avec le salaire différé comme fondement de la Sécurité Sociale, qu’il faut établir « scientifiquement » ce qui doit être remboursé (et donc déremboursé !) qu’il faut « restructurer » les Hôpitaux etc.

Les travailleurs n’ont pas la mémoire courte : ils savent où conduit ce scénario qu’ils ont vu se dérouler à l’identique sur les retraites. Il faut donc imposer aux dirigeants syndicaux, à ceux du PS, du PCF qu’ils exigent :

·         le retrait du projet de loi de destruction de la Sécurité Sociale

·         le départ immédiat des dirigeants syndicaux de tous les « groupes de travail », de toute concertation avec le gouvernement, le boycott des députés PS PCF de la « commission parlementaire » sur l’Assurance Maladie

MANIFESTATION CENTRALE À L’ASSEMBLÉE NATIONALE
POUR INTERDIRE À LA « MAJORITÉ » UMP-UDF, MINORITAIRE DANS LE PAYS,
DE VOTER LA PRIVATISATION D’E.D.F. ET LA DESTRUCTION DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

Le 27 Mai, les travailleurs EDF GDF ont manifesté à 80000 à Paris, montrant ainsi leur disponibilité au combat.

La presse elle même n’a pu cacher sur quels objectifs manifestaient les électriciens et gaziers ; « En tee-shirt, les électriciens abordaient par milliers une main noire frappée de l’inscription : « Tous ensemble en grève jusqu’au retrait du projet de loi » écrit La Montagne du 28 Mai. C’est directement à l’encontre de cette aspiration à la grève générale de toute la profession que les dirigeants syndicaux acceptent de répondre à la demande de Sarkozy d’une reprise des discussions - qui ne peut porter que sur l’aménagement de la réforme gouvernementale - et qu’ils organisent les actions disloquées, et autres mobilisations régionalisées.

Les électriciens et gaziers comme tous les travailleurs le savent : il est impossible de préserver le moindre acquis ouvrier, que ce soit le statut à EDF ou la Sécurité Sociale sans affronter le gouvernement Chirac-Raffarin, sans engager le combat pour le défaire.

Les élections de Mars dernier l’ont établi avec une netteté absolue : ce gouvernement, cette « majorité » UMP UDF sont minoritaires dans le pays. Ils n’ont pas la moindre légitimité pour liquider les acquis ouvriers.

C’est la responsabilité des dirigeants CGT, FO, FSU comme ceux du PS et du PCF d’appeler à une immense manifestation de toute la classe ouvrière devant et contre l’Assemblée Nationale UMP UDF pour leur interdire d’adopter les lois de privatisation d’EDF et de destruction de la Sécurité Sociale

POUR EN FINIR AVEC LE GOUVERNEMENT CHIRAC-RAFFARIN,
POUR UN GOUVERNEMENT DES SEULS PS ET PCF

Une défaite du gouvernement Chirac-Raffarin sur la privatisation d’EDF et la réforme liquidation de la Sécurité Sociale poserait immédiatement la question de chasser ce gouvernement Chirac-Raffarin. Pour le remplacer par quoi ? En l’absence de Parti Ouvrier Révolutionnaire cela ne peut être qu’un gouvernement du PS et du PCF - les partis dont les travailleurs ont tenté de se saisir pour défaire le gouvernement Chirac-Raffarin aux régionales - gouvernement du PS et du PCF sans représentants d’organisations bourgeoises, sans Chirac. De ce gouvernement, les travailleurs exigeraient satisfaction de leurs revendications. Ces partis ne deviendraient pas pour autant révolutionnaires. Il est donc nécessaire que la classe ouvrière se dote d’un authentique parti révolutionnaire. Nous invitons les travailleurs à prendre contact avec notre Comité pour la construction du Parti Ouvrier Révolutionnaire de l’Internationale Ouvrier Révolutionnaire dans ce but.

 

Le 13 Juin, ont lieu les élections européennes. L’ « Union Européenne », c’est l’association des différents Etats bourgeois coalisés contre tous les prolétariats d’Europe et leurs acquis. Le Comité pour la construction du POR, de l’IOR combat pour en finir dans chaque pays avec les gouvernements bourgeois, pour le gouvernement ouvrier. Sur cette base il combat pour la constitution des Etats Unis Socialistes d’Europe. Il appelle à battre le gouvernement Chirac-Raffarin, tous les partis de la bourgeoisie, à voter pour les seuls candidats des partis ouvriers (PS, PCF auxquels on peut ajouter LCR, LO, PT) à l’exclusion de tout représentant de la bourgeoisie y compris ceux qui figureraient sur les listes où sont présents les candidats PS et PCF.