Supplément à « Combattre
pour le socialisme » n°95, 24 janvier 2004 :
Pour mettre fin à l’offensive du gouvernement Chirac,
Pour lui infliger une défaite et le chasser,
RUPTURE IMMÉDIATE DU DIALOGUE
SOCIAL
FRONT UNIQUE CONTRE LE GOUVERNEMENT
Ce qui signifie sur le plan électoral
VOTE CLASSE CONTRE CLASSE, VOTE
POUR LA RUPTURE AVEC LA BOURGEOISIE !
UNE OFFENSIVE MAJEURE CONTRE LA SECURITE SOCIALE.
Début janvier, Chirac a annoncé son
programme pour la période à venir : une seconde étape dans l’offensive en
règle engagée par son gouvernement contre les travailleurs et la jeunesse
depuis mai 2002. Au centre de cette offensive : la sécurité sociale, la
« refonte du droit du travail » Dans une interview aux Echos,
Seillière, président du Medef « affirme sa confiance dans l’action entreprise par Jacques Chirac
et Jean Pierre Raffarin ». La raison de son optimisme ? Le fait
que les syndicats sont dit-il. « Tous, sans exception conscients des raideurs de la société
française, du risque de ne pas réformer » Le fait que la méthode du gouvernement « donner du temps à la
concertation (..) tenter de
faire une synthèse avant de décider(…) a assez bien réussi en ce qui concerne
les retraites ».
Aujourd'hui pour réaliser ses objectifs de détruire l’assurance maladie (déremboursement massifs, fiscalisation, mise en cause du droit égal pour tous les assurés sociaux, etc…) le gouvernement, comme il le fit pour les retraites, fait appel au « dialogue social ». Ainsi, pour préparer la casse de la sécurité sociale, le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie a-t-il adopté, le 22 janvier, dans un rapport de 500 pages son diagnostic sur l’état de la sécurité sociale. Les dirigeants de la CGT et de FO, du PS, du PCFont siégé avec les 53 membres de ce conseil : le rapport a été adopté, « par consensus », à l’unanimité ! Sur cette base, le gouvernement propose une concertation sur son projet de loi de liquidation de la sécurité sociale Les bureaucrates syndicaux peuvent bien, ensuite, dire comme Blondel qu’ « il n’y a pas unanimité sur les solutions ». Ils ouvrent un boulevard à Chirac (qui procèdera par ordonnance si nécessaire)
UNE OFFENSIVE TOUT AZIMUT.
Cette
offensive est générale. Tous les acquis, tous les droits arrachés par les
travailleurs sont menacés.
Chirac a annoncé, notamment une « loi de mobilisation pour l’emploi » aussitôt mise en musique par Fillon: les contrats de mission seront une nouvelle forme de contrat précaire destinés à liquider les contrats à durée indéterminée (CDI).Les patrons pourront embaucher pour des durées les plus variables, puis se débarrasser des travailleurs sans aucune entrave ni indemnité. La Fonction publique est également menacée : des centaines de postes de chercheurs titulaires viennent d’être supprimés, remplacés par des contrats de trois ans renouvelables une fois. Dans les hôpitaux, dans l’enseignement public, au trésor, les suppressions de postes sont massives. Le gouvernement prépare une loi contre le statut de la Fonction publique. Il poursuit les attaques contre l’hôpital public : le plan hôpital 2007 accentue la concurrence entre hôpitaux publics et privés au profit de ces derniers.
La
concurrence de plus en plus féroce, à l’échelle mondiale, entre les différentes
économies capitalistes, les rivalités exacerbées au sein de l’Union européenne,
le pousse à s’attaquer à tous les acquis ouvriers, à s’attaquer au salaire
direct et indirect, à développer la flexibilité, l’insécurité de l’emploi, et à
licencier massivement. Il s’agit de préserver les profits, alors que
l’instabilité monétaire s’accroît à l’échelle mondiale et que le capitalisme
américain – en particulier- poursuit sa fuite en avant par un formidable
endettement qui ne cesse d’enfler.
DIX HUIT MOIS DE COLLABORATION AVEC LE GOUVERNEMENT
CHIRAC :
UN BILAN
CATASTROPHIQUE POUR LES TRAVAILLEURS.
En
quelques mois, il a porté des coups sévères contre tous les travailleurs:
attaque contre les retraites et pensions avec la loi Fillon, loi
constitutionnelle puis lois organiques de décentralisation, attaques contre les
intermittents du spectacle, suppression de toute indemnités de chômage à des
centaines de milliers de chômeurs, loi Fillon sur la formation professionnelle
et la réforme du dialogue social…
Dès
le printemps 2002, Chirac et Raffarin avaient clairement défini la
méthode : la concertation, le dialogue social. La proposition faite aux
dirigeants syndicaux d’arriver à un « diagnostic partagé » ;
puis, l’attaque brutale au moment où les travailleurs sont
« désarmés » par la collaboration des dirigeants syndicaux. De même,
les dirigeants syndicaux-ceux de la FSU notamment-
ont accepté dès octobre le « grand débat sur l’école » préparatoire à
la prochaine loi « d’orientation » pour porter de nouveaux coups
contre l’enseignement.
En
complément de ce dispositif de collaboration, quant la grève surgit et que la
mobilisation spontanée menace, le gouvernement : le refus d’appeler à la
grève générale. C’est ainsi que la puissante mobilisation du printemps 2003 a
été poignardée par les dirigeants des syndicats : ceux de la FSU, qui ont
refusé d’appeler à la grève générale, de l’Enseignement public, ceux de la CGT
et de FO qui ont multiplié les manœuvres pour disloquer la grève. C’est cette
trahison de la mobilisation, la reprise des négociations qui a permis le vote
de la loi Fillon contre les retraites. Cette dure défaite pour les
travailleurs, et la poursuite du « dialogue social » permet
l’offensive actuelle : ainsi la discussion puis la signature -CGT incluse-
de l’accord sur la Formation professionnelle a préparé le projet de loi sur la
formation professionnelle et la modernisation du dialogue social.
UNE EXIGENCE IMMEDIATE : RUPTURE
DU DIALOGUE SOCIAL.
Le
gouvernement a planifié les attaques. En juin- juillet, tout doit être voté.
C’est ce qu’exige le baron Sellière. Le 20 janvier à
Lille, lors de l’Assemblée générale du Medef,
Seillière s’est félicité de la « feuille de route » donnée par Chirac
à son gouvernement pour l’année 2004. Sous les applaudissements des 1300
patrons présents, il s’est réjoui du projet de casser (par la concertation et
si nécessaire par la loi) le droit de grève dans les transports en commun. Il a
salué le projet de réforme de l’assurance maladie » Et surtout, il a fixé
lui-même la feuille de route de Chirac : il s’agit que « les
réformes interviennent avant la fin du premier semestre, comme promis ».
Le
gouvernement s’est engagé sans attendre dans la phase de
« négociation » avec les dirigeants syndicaux. Ainsi, pour faire
passer la destruction du code du travail et le contrat de mission, Fillon
dialogue avec les dirigeants syndicaux, lesquels sont associés à l’élaboration
du projet de loi sur l’emploi annoncé par Chirac (ceux
de FO et ceux de la CGT sont reçus le 26 janvier au ministère).
De
même, aussitôt publié le rapport du Haut conseil sur la sécurité sociale,
qu’ils ont approuvé, ces dirigeants syndicaux se son rués, dès le 23 janvier,
chez Mattéi pour commencer à dialoguer…sur les solutions !
Parallèlement, la multiplication des
journées d’actions et de grèves de 24 heures, sert à accompagner le dispositif
du « dialogue social ».
Combattre
ces projets implique à l’inverse, la rupture immédiate du dialogue
social : assez de dialogue social ! assez de
collaboration ! C’est ce que les travailleurs doivent imposer aux
dirigeants syndicaux.
L’ENJEU DES
ÉLECTIONS RÉGIONALES.
Dans
cette situation, les élections régionales ont une importance certaine. La
mobilisation de mai-juin a ouvertement posé la
question du gouvernement, la nécessité de le battre et de le chasser. À ces
élections régionales, une défaite des candidats de Chirac serait – pour les travailleurs-un encouragement à la mobilisation. Chirac
manœuvre donc et tente de renouveler l’opération d’union nationale d’avril 2002
–qui lui avait donné une large victoire grâce à l’appel du PS, du PCF, de la
LCR, des directions syndicales à voter Chirac.
Avec
son projet de loi concernant les signes religieux, à l’école, il tente
d’utiliser, à son profit la résistance des enseignants…pour une opération
politique et une loi qui protège tous les « gains » de l’église
catholique dans l’enseignement public comme privé. À l’inverse, la seule
position possible, c’est : à bas ce projet de loi ! Abrogation totale
des lois et décrets anti-laïques !
TOUT FAIRE POUR INFLIGER UNE DÉFAITE À
L’UMP ET AUX AUTRES CANDIDATS BOURGEOIS.
À
l’occasion des élections, nombre de travailleurs vont tenter d’infliger une
défaite au gouvernement, aux partis bourgeois. Mais à quels obstacles une telle
volonté se heurte-t-elle ?
Aux
régionales, le PS et le PCF incluent leurs candidats dans des listes de large
alliance avec des partis et personnalités de la bourgeoisie (Radicaux, Verts et
« associatifs » divers) interdisant aux travailleurs d’exprimer un
vote de classe. Toute la politique des dirigeants du PS et du PCF vise à
conforter le gouvernement : ainsi, Le Guen (PS)
se félicite-t-il du rapport du Haut conseil sur l’assurance maladie, nombre de
dirigeants du PS ont exprimé leur soutien à l’opération d’union nationale de
Chirac avec sa prétendue loi sur la laïcité ; la direction du PCF soutient
également cette opération et ne donne aucune consigne de vote à ses députés. Il
faut exiger du PS et du PCF qu’ils rompent leur soutien ouvert ou masqué au
gouvernement Chirac.
Pourtant,
pour briser l’offensive du gouvernement Chirac, la classe ouvrière, dans des
conditions qu’elle n’a pas choisies cherchera à défaire le gouvernement. C’est
pourquoi, le Comité appelle à voter pour les seuls candidats du PS et du PCF
(auxquels on peut ajouter LO et la LCR). Ceci exclut tout vote pour les
candidats bourgeois (MDC, Radicaux, Verts).figurant sur des listes avec le PS
et le PCF (candidats bourgeois qu’il est alors nécessaire de rayer) En effet,
une victoire de l’UMP ouvrirait la voie au rouleau compresseur contre les
acquis ouvriers. À l’inverse au plus les partis bourgeois reculent, meilleures
sont les conditions pour la contre-offensive ouvrière visant à défaire ce
gouvernement et à le chasser.
Par
quoi remplacer ce gouvernement ? En l’absence de Parti ouvrier
révolutionnaire il ne peut s’agir que d’un gouvernement du Front unique, un
gouvernement des seuls PS et PCF (et non
d’un autre gouvernement de la « gauche plurielle ») D’un tel
gouvernement les travailleurs exigeraient la satisfaction de leurs
revendications.