Supplément à C.P.S. n° 92, 31 mai 2003 :



Par des dizaines de prises de position d’Assemblées générales, par centaines de milliers le 25 mai,

les travailleurs exigent  des dirigeants syndicaux de la FSU, de la CGT, de FO :

APPELEZ À LA GRÈVE GÉNÉRALE !

Pour interdire à la majorité UMP de voter la loi Fillon,

MANIFESTATION CENTRALE À L’ASSEMBLÉE NATIONALE.


Raffarin l’a confirmé : la loi Fillon sera maintenue ; la décentralisation - et la loi organique de transfert des personnels- sera maintenue.

Aucune illusion n’est possible. Le gouvernement a décidé d’affronter les travailleurs, de leur infliger une défaite terrible et complète pour pouvoir, au delà de ces attaques, poursuivre son offensive détruire la Sécurité Sociale et l’Hôpital Public, organiser à travers la loi d’orientation scolaire l’exclusion de centaines de milliers de jeunes dès 14 ans de l’école pour les livrer à la surexploitation patronale.

Ou bien le gouvernement l’emportera, ou bien la mobilisation des travailleurs lui infligera une défaite, le retrait du projet de loi contre les retraites, le retrait des projets de loi de mise en oeuvre de la décentralisation. Il n’y a pas d’autre possibilité.

Dans l’enseignement, le gouvernement a proposé de rencontrer les syndicats. Les dirigeants syndicaux le disent eux même : " L’annonce de " discussions " sur les projets de décentralisation ne porte que sur la mise en œuvre du transfert des missions et des personnels ". Pourtant ils ont décidé de se rendre à la convocation gouvernementale. Le 30 mai, les syndicats des personnels non enseignants se rendaient au ministère. Le 2 juin, Ferry et Sarkozy convoquent les fédérations. Se rendre à ces convocations, c’est aller contre la volonté de centaines d’Assemblées générales qui ont dit :

" Il n’y a rien à négocier. Retrait pur et simple ! "

Le 30 mai, alors que la mobilisation s’engage à l’Université, le gouvernement annonce le report à la rentrée de la présentation du projet de loi visant à l’autonomie complète des Universités. Il manœuvre : son premier objectif est de faire passer la loi Fillon sur les retraites. En même temps, il demande aux dirigeants syndicaux de reprendre la concertation sur son projet. Le Snesup (FSU) déclare que le projet doit être " clairement retiré " ; mais il demande, dans la même phrase " l’ouverture  d’un réel débat ". Ce que veulent les enseignants, les étudiants, c’est le retrait total et définitif de ce projet ; aucune concertation sur les plans gouvernementaux !

LE GOUVERNEMENT MANŒUVRE : " LA RÉFORME IRA À SON TERME "

Les travailleurs l’ont écrit dans des dizaines et des dizaines de résolutions aux dirigeants syndicaux !

Ils l’ont crié par milliers à pleins poumons le 25 mai à Paris. Pour vaincre, il faut la grève générale !

Les dirigeants syndicaux ont entre les mains l’arme qui permet de vaincre le gouvernement. Mais ils se refusent obstinément à en faire usage. Pourquoi ? Blondel explique dans Le Monde du 27 mai :

" J’ai utilisé à dessein les notions d’" amplification ", de " généralisation ", de " coordination ". Mais j’ai quelques craintes à employer le terme de " grève générale interprofessionnelle ". Qu’on le veuille ou non, il renvoie à l’idée d’insurrection et bien sûr, à une lutte politique contre le gouvernement. Étant partisan de l’indépendance syndicale, je préfère rester prudent. "

En clair, Blondel dit, et avec lui tous les dirigeants syndicaux, qu’on ne peut appeler à la grève générale parce que la grève générale, c’est la lutte politique contre le gouvernement. Que doivent comprendre les travailleurs ? Qu’il ne faut en aucun cas " la lutte politique contre le gouvernement " ? Mais tous les travailleurs ont entendu Fillon, le soir du 25, affirmer : " La réforme ira à son terme " Tous ont entendu Raffarin, Ferry ... et Chirac surenchérir. Le gouvernement manœuvre, essaie de diviser, mais il ne recule pas d’un pouce. Renoncer à la lutte politique contre le gouvernement, c’est accepter par avance les lois Raffarin - Fillon - Ferry. Tous les travailleurs - en particulier ceux qui, établissement par établissement sont en grève depuis des semaines dans l’Éducation Nationale - savent bien que seul l’appel central à la grève générale peut faire reculer le gouvernement.

Alors il faut, dans l’enseignement, dans les transports, à l’équipement, aux finances, dans chaque corporation, amplifier l’exigence :

DIRIGEANTS DES FÉDÉRATIONS SYNDICALES, DANS CHAQUE CORPORATION,

APPELEZ À LA GRÈVE GÉNÉRALE!

Sur les revendications précises :

RETRAIT DU PROJET DE LOI FILLON SUR LES RETRAITES !

RETRAIT DES PROJETS DE LOI DE DÉCENTRALISATION !

Il faut, partout, exiger des dirigeants des confédérations CGT et FO :

APPELEZ À LA GRÈVE GÉNÉRALE DE TOUS LES TRAVAILLEURS !

Le 10 juin, s’ouvre à l’Assemblée Nationale la discussion parlementaire sur la loi Fillon. La majorité écrasante UMP à laquelle cette loi est soumise a fait ses preuves. Depuis un an, elle n’a cessé de légiférer contre les acquis ouvriers : lois Sarkozy et Perben contre les libertés démocratiques, loi Fillon d’" assouplissement " des 35 heures qui fait disparaître toute la réglementation sur le temps de travail, loi constitutionnelle de décentralisation, loi de liquidation du statut d’étudiant-surveillant qui permettait aux jeunes d’origine populaire de faire des études en étant salariés.

Cette majorité UMP est entièrement soumise au gouvernement lequel est le conseil d’administration du capital industriel et financier, de la Bourse, des spéculateurs. Prétendre qu’à travers des délégations auprès de chaque députés UMP on pourrait les " convaincre " de ne pas voter la loi Fillon, c’est tromper les travailleurs.

Ce qui est nécessaire, c’est de se rassembler par centaines de milliers à l’Assemblée Nationale pour lui interdire de voter la loi Fillon.

MANIFESTATION CENTRALE, À PARIS, À L’ASSEMBLÉE NATIONALE

à l’ouverture du débat parlementaire.

C’est la responsabilité des dirigeants de la CGT, de FO, de la FSU d’y appeler et de l’organiser !

Les travailleurs en grève veulent décider des mots d’ordre et des objectifs de leur propre mouvement jusqu’au niveau national. Ils veulent qu’en toute circonstance et jusqu’au plan national leurs représentants soient sous leur seul contrôle. Ils veulent que les organisations syndicales soient à leur service exclusivement.

Pour cela, élection partout de

COMITÉS DE GRÈVE INTÉGRANT LES REPRÉSENTANTS DES ORGANISATIONS SYNDICALES,

COMITÉ CENTRAL DE GRÈVE DANS CHAQUE CORPORATION,

COMITÉ NATIONAL DE LA GRÈVE GÉNÉRALE.
 
 

L’ENNEMI C’EST LE GOUVERNEMENT CHIRAC RAFFARIN.

IL FAUT LE VAINCRE.