Supplément à C.P.S. n° 92, 10 mai 2003 :


Le 7 mai, le gouvernement Chirac-Raffarin a déclaré la guerre au prolétariat.

Pour défendre les retraites, il faut donc combattre le gouvernement,

La première tâche :
- imposer aux dirigeants CGT, FO, FSU, au PS et au PCF qu’ils se prononcent

POUR LE RETRAIT PUR ET SIMPLE DU PROJET DE LOI GOUVERNEMENTAL

- imposer aux dirigeants CGT,FO,FSU qu’ils appellent immédiatement

À LA GRÈVE GÉNÉRALE !


LE GOUVERNEMENT CHIRAC RAFFARIN,
GOUVERNEMENT DE GUERRE CONTRE LE PROLÉTARIAT

Dans sa déclaration du 7 mai, le gouvernement vient de présenter son projet de loi sur les retraites. Il s’agit d’un projet de loi de liquidation du code des pensions, du régime par répartition des travailleurs du privé arraché en 1945. Les dernières dispositions annoncées (décote de 6% à partir de 2008, indexation des pensions des fonctionnaires sur les prix, augmentation des cotisations dites ouvrières, c’est à dire diminution du salaire réel) vont toutes dans le sens d’une attaque plus brutale encore que celle qui était déjà annoncée.

Il s’agit donc de réduire à la misère pure et simple l’immense majorité des futurs retraités de ce pays. D’autant plus que si le gouvernement réussit à infliger cette défaite à la classe ouvrière, il annonce une avalanche de nouvelles mesures dévastatrices : lois organiques de décentralisation visant à sortir 150 000 fonctionnaires de la Fonction Publique d’Etat sur l’objectif annoncé de liquider 500 000 postes de fonctionnaires d’ici 2012, liquidation totale de la Sécurité Sociale et du droit à la Santé, Mattei ayant annoncé sa volonté d’en finir avec le " tout gratuit ", a réduit d’ores et déjà à 35% le remboursement de 615 médicaments, etc.

Pour imposer une réforme aussi meurtrière contre l’ensemble des acquis ouvriers, Raffarin a employé le ton de la bourgeoisie dont le gouvernement est le Conseil d’Administration : celui de la menace et de la violence de classe contre le prolétariat : " Je n’aurai aucune tendresse pour ceux qui voudraient bloquer la réforme. ". Il indique par là qu’armé de l’ensemble des lois sécuritaires Sarkozy-Perben dont la véritable cible est le mouvement ouvrier, il s’apprête à faire face à tout mouvement du prolétariat.

Les masques tombent et ce gouvernement se révèle pour ce qu’il est : un gouvernement de guerre contre le prolétariat.

En appelant à voter pour Chirac en Avril 2002, en lui décernant force brevets de " républicanisme " et d’ " anti-fascisme ", les dirigeants du PS, du PCF, ceux de la CGT, de la FSU, de l’UNEF ont caché aux travailleurs que l’organisation du plébiscite pour Chirac ne pouvait qu’ouvrir un boulevard à la plus violente offensive anti-ouvrière .

C’est dans la continuité de cet appel au vote Chirac que les dirigeants syndicaux ont répondu sans délai à l’appel gouvernemental au " dialogue social " entre " partenaires sociaux " pour établir avec eux les principes d’une " réforme nécessaire ".

C’est ce qui permet aujourd’hui au gouvernement de présenter son projet de loi en brandissant la menace contre le mouvement ouvrier.

LE CAPITALISME DOIT S’ATTAQUER À TOUS LES ACQUIS.

Une réforme nécessaire à qui ? La " réforme " est nécessaire à la bourgeoisie française du fait de la crise qui secoue le système capitaliste à l’échelle mondiale. Celle-ci conduit partout les gouvernements au service de la bourgeoisie à s’en prendre à tous les acquis ouvriers : ainsi le plan Schröder en Allemagne de liquidation des allocations chômage, de remise en cause du droit aux congés de maladie, de nouvelles attaques contre les retraites. Ainsi la décision du gouvernement Blair d’imposer l’âge minimum de la retraite à 65 ans pour les fonctionnaires etc..

Ils avancent ces plans anti-ouvriers parce que le mode de production capitaliste ne peut se maintenir qu’en abaissant très fortement le standard de vie que la classe ouvrière avait conquis après 1945, en la ramenant à des conditions d’exploitation telles qu’elles prévalaient, il y a des décennies. En d’autres termes :on ne peut défendre les acquis ouvriers, le niveau de vie des travailleurs, si on défend le système capitaliste, dont la décomposition et la crise menace d’entraîner l’humanité dans une barbarie sans précédent.

LES TRAVAILLEURS CHERCHENT LA VOIE DU COMBAT CONTRE LE GOUVERNEMENT.

Mais le ton adopté par Raffarin, celui de la guerre de classe, est aussi l’expression du fait que Raffarin sait que la classe ouvrière ne peut voir liquider tous ses acquis sans chercher à combattre.

Les personnels de l’Education Nationale, cible centrale de l’offensive gouvernementale à travers les lois de décentralisation comme à travers la liquidation du code des pensions ont commencé à engager ce combat. Dans de nombreux établissements, ils se sont engagés dans la grève, non dans l’illusion qu’on peut vaincre le gouvernement par une poussière de grèves locales " reconductibles ", mais pour indiquer que la base est prête.

À La Réunion, ils ont manifesté par dizaines de milliers, avec les travailleurs de l’équipement aux cris de " Raffarin démission ". Ils ont harcelé les dirigeants nationaux des syndicats, par mail, par téléphone pour exiger d’eux qu’ils appellent à la grève générale. Des dizaines d’assemblées générales d’établissements scolaires, ou de localités ont adressé la même exigence. Des prises de position du même type ont été adoptées par les travailleurs du ministère des finances, par les travailleurs hospitaliers etc.

IMPOSER AUX DIRIGEANTS SYNDICAUX
L’APPEL À LA GRÈVE GÉNÉRALE POUR LE RETRAIT TOTAL DU PROJET DE LOI

Mais comment les directions syndicales répondent-elles à la volonté qui s’expriment largement à la base ?

Certes les dirigeants CGT, FO, FSU ont exprimé leur désaccord avec le projet de loi Raffarin. Ainsi le 9 mai les fédérations de fonctionnaires ont indiqué que l’ " avant projet de loi confirme et aggrave les orientations régressives du gouvernement ". Mais pourquoi, alors que les directions syndicales indiquent que l’application de ce plan conduirait à une diminution de 20 à 30% du montant des retraites aussi bien dans le public que dans le privé, refusent- elles obstinément d’exiger le retrait pur et simple d’un tel projet de loi ?

Et s’il s’agit de combattre pour le retrait pur et simple de ce projet de loi qui peut croire qu’un tel retrait peut être obtenu par une succession de journées d’action (après le 6, le 13, puis le 19, puis le 25) ? Peut-on dire comme l’indique Blondel : " Il y aura une volonté de continuer après le 13 " et ne pas appeler comme dirigeant national de FO à la grève générale de la Fonction Publique alors qu’il indique lui-même qu’un tel appel serait massivement suivi ? Peut on dire comme Thibault, au moment même où l’on vient de " décréter " une nouvelle série de journées d’action, que " la grève générale ne se décrète pas "(Le Monde du 8 mai) ? N’est ce pas en rapport avec le fait que dans le même interview, Thibault loin de se fixer comme objectif d’affronter le gouvernement et le vaincre propose... la réouverture de négociations ?

Ce texte n’est ni amendable, ni négociable ! (La CFDT quant à elle, propose une série d’amendements tels que l’obligation du régime complémentaire pour les fonctionnaires ; or, un régime complémentaire, c’est le point de départ de la liquidation du code des pensions)

Aucune " négociation ", aucune " concertation " sur le projet gouvernemental !

FRONT UNIQUE POUR LA MANIFESTATION CENTRALE CONTRE L’ASSEMBLÉE UMP,
POUR LA DÉFAITE DU GOUVERNEMENT CHIRAC RAFFARIN.

Il est encore temps aujourd’hui d’imposer la volonté des travailleurs.

L’enjeu est immense :

Ou bien l’offensive gouvernementale aboutira, précipitant de nouvelles attaques contre la classe ouvrière, la ramenant des décennies en arrière quant à ses conditions d’existence.

Ou bien par la grève générale, le gouvernement sera défait et se trouvera alors immédiatement posée la question d’en finir avec lui, d’imposer un autre gouvernement : le gouvernement du Front Unique des organisations ouvrières.

Le gouvernement a indiqué son intention de présenter devant l’Assemblée Nationale à majorité UMP, assemblée des députés godillots, son projet de loi, puis la loi organique de décentralisation, celle de dislocation de l’université par l’ " autonomie "etc. Immédiatement les organisations ouvrières (CGT, FO, FSU, PS, PCF) ont la responsabilité de préparer et d’organiser la manifestation centrale devant et contre l’Assemblée Nationale UMP, pour en finir avec le feu roulant d’attaques anti-ouvrières qu’elle vote à jet continu.

S’organiser pour créer les conditions de la défaite du gouvernement, tel est le combat que proposent les militants du Comité pour la Construction du Parti Ouvrier Révolutionnaire, de l’Internationale Ouvrière.