Supplément à «Combattre pour le socialisme» n°89 - 30 mars 2002 :


POUR EN FINIR AVEC CHIRAC,

CONTRE LE RETOUR AU POUVOIR DU RPR ET DE L’UDF : VOTE CLASSE CONTRE CLASSE

POUR UNE SOLUTION OUVRIÈRE À LA CRISE CAPITALISTE.

POUR UN PROGRAMME DE DÉFENSE DE LA CLASSE OUVRIÈRE ET DE LA JEUNESSE.


A quelques jours des élections, une idée est répétée à satiété, souvent de manière intéressée : rien ne distingue Chirac et Jospin, c’est blanc bonnet et bonnet blanc. Il n’y aurait donc pas d’enjeu à ces élections. Et le fait est que toute la politique conduite durant cinq ans par le gouvernement que dirige Jospin permet d’accréditer cette campagne, comme le permet la déclaration de Jospin annonçant sa candidature:  " Je suis socialiste d’inspiration, mais le projet que je propose au pays n’est pas un projet socialiste ". Mais ne prendre en compte que cette dimension ne permet pas de dégager les véritables enjeux de ces élections.

UNE ÉTAPE POLITIQUE SE CLÔT.

En décidant la dissolution anticipée de l’Assemblée nationale, au printemps 1997, Chirac voulait obtenir la majorité disciplinée nécessaire à sa politique.

Or, à l’inverse de ce qui était escompté, le RPR et l’UDF perdaient la moitié de leurs sièges et une majorité de députés PS et PCF était élue. Une telle majorité PS et PCF -fût-elle relative- était un point d’appui, ouvrant une perspective politique aux combats engagés en défense des conquêtes ouvrière, au combat pour chasser Chirac, mettre à bas la Vème République et ses institutions réactionnaires, imposer un gouvernement du PS et du PCF sans ministre membre de partis bourgeois.

LE RÔLE DU GOUVERNEMENT PS-PCF-RADICAUX-CITOYENS-VERTS.

Contre ce vote de classe pour le PS et le PCF, le premier souci de Jospin et de Hue fut de constituer un gouvernement de "majorité plurielle ". Durant cinq ans, ce gouvernement d’alliance du PS, du PCF avec les Verts, les Radicaux, le Mouvement des Citoyens de Chevènement, gouvernement bourgeois de type "front populaire ", a protégé Chirac; il a permis que se maintienne la Vème République; il a poursuivi les plans anti-ouvriers du gouvernement Chirac-Juppé (en particulier les attaques contre la Sécurité sociale), plans contre lesquels avait surgi la mobilisation de novembre-décembre 1995. Il a autorisé les licenciements et la fermeture de Renault Vilvorde, décidé le recrutement d’Emplois-jeunes, sous contrat précaire (machine de guerre contre le statut de la Fonction publique).

Mais, dès l’automne 1997,contre cette politique, les travailleurs ont engagé le combat: ainsi, après la grève des routiers, les journalistes et les travailleurs de FR3 se sont engagés dans la "grève illimitée ", se heurtant aux CRS parce qu’ils manifestaient avec leurs syndicats à l’Assemblée Nationale pour exiger des députés PS et PCF la satisfaction de leurs revendications.

LA MÉTHODE POUR DISLOQUER LES ACQUIS OUVRIERS : ASSOCIER LES DIRIGEANTS SYNDICAUX.

La politique constante du gouvernement consista à proposer aux dirigeants syndicaux de s’associer à l’élaboration et à la mise en œuvre de sa politique. Ce fut la méthode utilisée pour permettre le vote des deux " lois Aubry " dites des " 35 heures ", lois de mise en place de l’annualisation et de la flexibilité. Les appareils syndicaux jouèrent un rôle décisif : au nom de soit disant " bons accords " d’établisements, ils disloquèrent la résistance des travailleurs dans des grèves " locales ", notamment à la Poste. De même, en avril 1999, la grève des conducteurs de la SNCF contre le projet d’accord négocié par les dirigeants fédéraux fut isolée par ces mêmes dirigeants avant d’être disloquée.

MARS 2000 : LES APPAREILS SYNDICAUX SAUVENT LE GOUVENREMENT.

Le gouvernement pouvait alors engager plus ouvertement la politique de "réforme de l’Etat ", combinée à la mise en œuvre de la loi Aubry dans la Fonction publique en associant les dirigeants syndicaux à tous les stades de cette réforme. Pourtant, en février-mars 2000, les agents des Finances et les enseignants, engageaient le combat pour le "retrait des réformes ".

Mais aux Finances, comme dans l’Enseignement, les dirigeants syndicaux ont refusé  d’appeler à la grève générale et à la manifestation à l’Assemblée nationale pour imposer à la majorité PS et PCF ces revendications. Néanmoins, la conjonction entre la mobilisation des enseignants et celle des agents des Finances menaçait de déboucher sur un combat d’ensemble contre les réformes et sur une défaite politique de ce gouvernement.

Avec l’aide des appareils syndicaux, le gouvernement opérait alors une manœuvre en recul. Le plan Sautter était retiré ; le gouvernement était remanié. Puis aux Finances, comme dans l’enseignement, les réformes étaient relancées par la négociation avec les appareils syndicaux.

Ainsi le mouvement du prolétariat avait été contenu. Il n’était pas pour autant défait: en janvier 2001, les travailleurs cherchaient à engager le combat en défense des retraites.

Dans les hôpitaux, la participation des dirigeants fédéraux à toutes les négociations conduisant à trois accords (mars 2000, mars 2001 et 27 septembre 2001) permettait au gouvernement de faire voter en octobre, puis en dernière lecture le 4 décembre, l’abrogation de l’ordonnance de 1982 ; or ce texte codifiait les garanties statutaires de la Fonction publique hospitalière.

Pour défendre leurs garanties statutaires, les personnels se sont affrontés à plusieurs reprises aux dirigeants nationaux pour qu’ils cessent de soutenir le gouvernement. Mais, les dirigeants fédéraux, en refusant les revendications des personnels (aucune application de l’ARTT), en acceptant de négocier les plans du gouvernement, en participant à leur mise en œuvre ont disloqué tous les combats engagés.

LE DISPOSITIF DE TYPE " FRONT POPULAIRE " A JOUÉ SON RÔLE.

Durant cinq ans, la politique des appareils syndicaux a interdit tout combat en direction de la majorité de députés PS et PCF pour imposer à cette majorité qu’elle satisfasse les revendications, qu’elle constitue un autre gouvernement.

Le gouvernement est ainsi parvenu à faire passer les décrets et arrêtés appliquant l’ARTT aux fonctionnaires dont la résistance est aujourd’hui atomisée, catégorie par catégorie, service par service… Le dispositif de la "majorité plurielle " auquel les appareils syndicaux ont collaboré activement a joué son rôle : protéger Chirac et la Vème République. Le président pu échapper à une mise en examen judiciaire. Il est aujourd’hui le principal candidat de la bourgeoisie. Le RPR et l’UDF, laminés en juin 1997, peuvent envisager de revenir au pouvoir.

Ainsi, au vu de ce bilan, la situation devrait être favorable à Chirac.

UNE SITUATION PARADOXALE.

En effet, la politique anti-ouvrière menée par le gouvernement va conduire un certain nombre de travailleurs à s’abstenir. Pourtant, en ce qui concerne l’élection présidentielle, rien ne semble joué. C’est ainsi que la campagne de Chirac a été marquée par une série "d’incidents " : Chirac a été contraint de renoncer (provisoirement) à transformer le RPR et quelques autres groupes en un nouveau parti, l’Union en mouvement (UEM) ; par ailleurs, nombre "affaires " resurgissent. Tout ceci indique combien les fondements de la Vème République sont vermoulus et le président discrédité.

UNION EUROPÉENNE.

La Vème République est, depuis longtemps déjà, en crise. Celle-ci s’est accentuée à partir de 1989-1990, lorsque l’Allemagne unifiée est devenue l’impérialisme dominant en Europe, en mesure de dicter ses conditions aux autres impérialismes.

Aucune fraction de la bourgeoisie française ne peut rompre l’Union européenne, union économique et financière indispensable pour tenter de surmonter un cadre national trop étroit. Mais ces fractions divergent quant à la nature des concessions qui peuvent être faites. Ainsi, Bayrou exprime-t-il les positions de la fraction la plus favorable à l’Union européenne aux "conditions allemandes " et Le Pen est arc-bouté sur les positions anciennes de l’impérialisme français. Cette situation nourrit en France la crise de la Vème République et des partis qui sont liés à son histoire (le RPR, l’UDF). De fait, ces institutions, conservent leur caractère bonapartiste bâtard originel dans une situation la bourgeoisie française est prise en tenailles entre la classe ouvrière qu’elle n’a pu domestiquer et la bourgeoisie allemande qui la domine.

La mise en place de l’euro fut une échéance décisive : devenue une nécessité pour l’ensemble des bourgeoisies, elle constitue en même temps l’abandon d’une importante prérogative des États nationaux. Sur cette question, le RPR se déchira : après les candidatures rivales de Chirac et de Balladur lors des élections présidentielles, de 1995, ce fut la campagne menée par Seguin et Pasqua contre le traité de Maastricht accepté par Chirac (durci, en novembre 1996, par l’accord de Dublin que Chirac ratifia également).

C’est dans cette situation qu’au printemps 1997, face à une classe ouvrière qui n’avait cessé de témoigner de sa disponibilité au combat -notamment en décembre 1995- et face à une majorité RPR-UDF qui étalait ses divisions, Chirac prit la décision de dissoudre l’Assemblée, espérant obtenir une majorité plus resserrée, cohérente, apte à affronter la classe ouvrière. La défaite n’en fut que plus retentissante.

LA CRISE DE LA VÈME RÉPUBLIQUE ET DE SES PARTIS.

Après cette défaite, les divisions entre les différentes fractions de la bourgeoisie se sont poursuivies, certaines cherchant encore à différer la mise en place de l’euro (Chevènement en est l’une des expressions).

Ainsi, les élections régionales de mars 1998 se traduisirent par une nouvelle défaite pour Chirac. L’UDF se disloqua tandis que la crise ravageait le RPR. Les élections européennes de juin 1999 furent un nouveau désastre pour le RPR avec 12,7% des suffrages -et 6% des inscrits- Pire, la liste présentée par Pasqua devançait légèrement celle du RPR. Pasqua portait alors un coup au RPR en constituant un RPF dans la tradition gaulliste.

Objectivement, toutes les conditions étaient mûres pour que le RPR disparaisse de la scène et que s’achève enfin la Vème République. Mais la politique conduite par le gouvernement, le dispositif de front populaire protégeant la Vème République et Chirac, avait finalement atteint ses objectifs : avec l’appui des appareils syndicaux, le mouvement de la classe ouvrière avait pu être contenu.

En outre, bon gré, mal gré, l’euro, accepté par toutes les couches de la bourgeoisie française, n’est plus pour l’instant facteur de crise. Enfin, au niveau économique, le capitalisme française a bénéficié d’une phase de croissance supérieure à celle de son rival allemand.

Chirac et le RPR pouvaient alors chercher à reprendre en main l’ensemble des rênes du pouvoir. Quant aux rivaux du RPR, ils cessaient les uns et les autres d’apparaître comme une menace : explosion du Front national, puis implosion du RPF de Pasqua et de de Villiers, et enfin marginalisation de Bayrou et de son UDF " nouvelle ".

Pour ces raisons, Chirac est aujourd’hui le candidat de la bourgeoisie française et peut espérer être réélu. Mais sur le fond, rien n’est réglé.

LA " REFONDATION SOCIALE ", RÉPONSE DU MEDEF FACE À UN AVENIR INQUIÉTANT.

Avec la crise économique qui menace, les litiges se multiplient dans l’Union européenne, liés notamment à son extension à l’Est de l’Europe : conflits concernant les subventions agricoles, l’aide aux régions, etc…

Et l’impérialisme allemand demeure en Europe l’impérialisme dominant, tandis qu’à l’échelle mondiale, l’impérialisme américain réaffirme sa place .

Ces éléments sont en arrière fond des difficultés perceptibles durant la campagne électorale de Chirac et, tôt ou tard, se reposera la question de la Vème République dont la crise n’est pas finie : l’avenir de la Vème République est l’un des enjeux de ces élections.

En tout état de cause, pour la bourgeoisie française, comme pour les dirigeants du PS et du PCF, en aucun cas cette crise ne doit être utilisée par le prolétariat. Or, le prolétariat demeure une menace potentielle. Aussi, la bourgeoisie et ses agents devront-ils constituer un dispositif politique pour tenter de le cadenasser.

Mais sans attendre, afin de préserver ses profits, la bourgeoisie française exige par la bouche de Sellière que les acquis ouvriers soient liquidés :

"Les règles du jeu qui existent qui remontent pour l’essentiel à l’immédiat après guerre ne correspondent plus aux nécessités de notre époque." Sont ainsi visés la Sécurité sociale, le statut général de la Fonction Publique, les "classifications Parodi " qui établissent le lien entre diplôme national, qualification et niveau de salaire garanti par une convention collective. Le Medef fixe en outre, aux candidats les objectifs suivants : suppression d’impôts patronaux (taxe professionnelle, taxe sur les salaires), fiscalisation de l’essentiel de la protection sociale, mise en concurrence de la caisse d’assurance maladie avec des compagnies privées, mise en place des fonds de pension, retraite à la carte pour prolonger la durée de cotisations, régionalisation et assujettissement de l’enseignement au patronat.

LES OBJECTIFS DE CHIRAC.

Comme Berlusconi en Italie avant son élection, Chirac évite d’afficher qu’il fait sien totalement le programme du patronat (il laisse à ses lieutenants le soin de rassurer ceux qui, éventuellement, en douteraient). Son objectif est d’abord de reprendre, avec le RPR, le contrôle de l’ensemble des leviers de l'État, de l’Assemblée nationale après la présidence. Ce serait là le moyen d’engager, au compte du capital, l’offensive la plus brutale contre la population laborieuse.

Pour cette raison, une défaite de Chirac à l’élection présidentielle, affaiblirait nécessairement le dispositif de la bourgeoisie contre les travailleurs, et serait un encouragement à la mobilisation du prolétariat.

LA CANDIDATURE DE JOSPIN.

Jospin s’engage s’il est élu à appliquer, lui aussi, un programme répondant aux besoins du patronat. Le "chantier des retraites ", est le premier grand objectif de Jospin et du PS : avec d’autres mots, il s’agit de développer les fonds de pension, d’aligner les pensions des fonctionnaires sur les retraites du privé. Il veut poursuivre la politique de privatisation (EDF, Gaz de France, la SNCF), accentuer les mesures contre l’enseignement public: accroître l’autonomie des établissements, disloquer les statuts des personnels, les programmes et les diplômes nationaux. Il veut aller plus loin encore dans la flexibilité du travail, et renforcer les pouvoirs de la police.

Pourtant, si la bourgeoisie apprécie ce programme, elle mesure fort bien ce que signifierait l’élection de Jospin. Véritable "lieutenant de la bourgeoisie au sein du mouvement ouvrier ", il est en même temps candidat du Parti socialiste : parti ouvrier passé définitivement du côté de l’ordre bourgeois certes, mais, aussi dégénéré soit-il, parti constitué par la classe ouvrière. La défaite de Chirac, candidat de la bourgeoisie, ouvrirait une faille que la classe ouvrière pourrait utiliser.

UNE FORCE DE COMBAT ENTIÈRE.

Car, en dépit des coups portés par les réformes gouvernementales, en dépit des dirigeants syndicaux fermant toute issue politique aux mobilisations, le prolétariat conserve toutes ses capacités de combat.

En Loire Atlantique, les instituteurs se sont engagés dans la grève reconductible pendant trois semaines, des manifestations massives (jusqu’à 10 000 manifestants à Nantes), ont exigé la création de 500 postes. À Paris, contre les projets du maire Delanoë et du Rectorat -projets préparés en concertation avec les dirigeants syndicaux et destinés à bouleverser l’organisation du travail- les instituteurs se sont massivement mobilisés : la grève a couvert une dizaine de jours, un collectif a été constitué. La Mairie et le Rectorat ont dû retirer leur projet. C’est un échec du gouvernement, même si ce n’est que partie remise.

Ces mobilisations, bien que ligotées par la politique des appareils, de même que la grève qui s’est développée à la FNAC, montrent combien le prolétariat demeure prêt au combat. Il lui manque une perspective politique.

LA POLITIQUE DU PCF.

Cinq ans durant, le PCF a été un membre constitutif et l’un des plus solide défenseur du gouvernement constitué par Jospin. Sa crise s’approfondit; mais la direction du PCF a estimé que sa présence jusqu’au bout au sein de l’union de la gauche, aura été indispensable. Son rôle est d’autant plus important que, outre le contrôle qu’il exerce sur la classe ouvrière via l’appareil de la CGT, le PCF a contribué à élaborer nombre de projets au compte de la bourgeoisie.

Aux revendications ouvrières "Aucun licenciement, aucune suppression d’emploi ", le PCF a opposé la loi de modernisation sociale qui associe plus étroitement les dirigeants syndicaux à la mise en œuvre des "plans sociaux " c’est à dire aux plans de licenciements. Il a déposé un projet de loi, qui sous couvert de permettre à certains la retraite avant soixante ans, ouvre la voie à la "retraite à la carte ". Quant à l’appareil de la CGT, il a annoncé la création d’un comité intersyndical (avec la CFDT, la CFTC, la CGC) afin de labelliser "des offres d’épargnes salariale faites par les gestionnaires ". Ceci revient à cogérer les fonds de pension. Le programme du PCF est celui de "la démocratie citoyenne et participative ", de l’association des travailleurs à la gestion de l’entreprise. Il réclame des mesures "sécuritaires ": le renforcement de l’appareil de répression. Le PCF joue un rôle indispensable pour faire passer les objectifs de la bourgeoisie.

Quant aux groupes tels que LO, la LCR ou le PT -qualifiés souvent de "trotskistes " bien qu’ils ne s’en réclament guère- leur politique concourt objectivement, en renvoyant, dos à dos Chirac et Jospin, à faciliter la victoire de Chirac et le retour d’une majorité RPR-UDF. Outre que cette politique est la stricte négation de ce qui était pour Trotsky, une question de principe, à savoir, l’indispensable front unique des organisations ouvrières contre la bourgeoisie et l’ensemble de ses partis, cette politique montre la véritable nature de ces groupes totalement inféodés aux vieilles organisations: LO et la LCR n’ont d’yeux que pour le PCF ; LO tente de mettre à profit la déliquescence du PCF, non pour construire un parti révolutionnaire, mais pour se substituer partiellement à lui en reprenant des éléments majeurs de la politique stalinienne traditionnelle (par exemple, l’éloge de "la lutte à la base ", en refusant toute politique de front unique…).Quant au PT il est profondément lié à l’appareil de FO.

AUCUNE VOIX OUVRIÈRE À CHIRAC, NI À AUCUN DES CANDIDATS DES PARTIS BOURGEOIS.

L’orientation du Comité, c’est celle du combat classe contre classe, pour le front unique, du combat pour la rupture des organisations ouvrières avec la bourgeoisie :

Une défaite, tant aux présidentielles qu’aux législatives des partis bourgeois serait un point d’appui pour permettre à la classe ouvrière de résister à l’offensive exigée par le Medef et qui serait mise en œuvre par tout gouvernement bourgeois, y compris un gouvernement bourgeois incluant des ministres du PS et du PCF. Pour cette raison, nombre de travailleurs, en désaccord avec la politique du PS et du PCF, voteront pour les candidats du PS et du PCF. C’est ce à quoi appelle le Comité.

Au-delà, parce que la bourgeoisie n’a, et n’aura de cesse de poursuivre son offensive contre les travailleurs, la classe ouvrière engagera le combat, cherchera à s’organiser pour ce faire. Aussi rudes soient les coups portés au prolétariat, les travailleurs et la jeunesse combattront contre la bourgeoisie, son État, tout gouvernement à son service. Les mobilisations ci-dessus rappelées montrent que les potentialités de combat du prolétariat sont réelles.

Pour défendre ses acquis, le prolétariat a besoin de réaliser son unité. Le Front unique des organisations ouvrières, en particulier syndicales, implique que ces organisations rompent avec la bourgeoisie, son gouvernement, tous les organismes de participation. C’est en s’organisant pour leur imposer de défendre les véritables revendications ouvrières que le prolétariat pourra combattre contre l’offensive de la bourgeoisie.

Mais, aucune revendication sérieuse ne peut être durablement satisfaite sans s’engager sur la voie qui conduit au socialisme. Ce n'est pas "la mondialisation", mais le mode de production capitaliste qui est responsable du chômage, de la misère. Les crises sont inhérentes à ce système de production. La crise économique et financière qui a conduit à l'effondrement économique de l'Argentine menace l'ensemble de l'économie mondiale. C'est pourquoi, le Comité pour la construction d'un parti ouvrier révolutionnaire combat pour que soit élaboré un véritable programme de défense de la classe ouvrière et de la jeunesse, notamment :

Contre la vie chère, contre le blocage des salaires: rattrapage du pouvoir d’achat perdu et sa garantie par l’indexation des salaires sur les prix. Le combat pour ces revendications implique que la classe ouvrière mette en cause le régime capitaliste, la Vème République, qu’elle combatte pour un véritable gouvernement ouvrier. La nécessité de construire un Parti Ouvrier Révolutionnaire (de l’Internationale Ouvrière Révolutionnaire) est inséparable d’un tel combat.
Le 30 Mars 2002.