La sécurité sociale est parmi les plus importantes si non la plus importante des conquêtes de la classe ouvrière, de la population laborieuse, de la jeunesse. Elle a été arrachée dans le cadre de la vague révolutionnaire de 1944. Dès 1945, la bourgeoisie a combattu pour limiter la sécurité sociale. Les cotisations versées aux caisses de sécurité sociales (part salariale et part patronale) ne sont ni plus ni moins que du « salaire différé ». La part « patronale » limite la plus-value extraite du travail salarié ; cette institution qui rassemble le salaire différé et ouvre des droits aux multiples prestations est un facteur d’unification de la classe ouvrière comme classe. Réduire la part patronale pour faire baisser la valeur de la force de travail, fiscaliser, transformer la santé en un énorme marché ouvert aux trusts capitalistes, tel est le sens des « réformes » successives engagées.

Après la réforme des retraites Balladur en 1993, la mise en cause des fondements mêmes de la sécurité sociale était inscrite dans le plan Juppé de 1995 ; réaliser jusqu’au bout, ces plans, tel est le contenu du programme de Chirac en 2002 : « réforme » Fillon des retraites de la Fonction publique en 2003, réforme Douste Blazy sur l’assurance maladie en 2004, exonérations massives de cotisations, marche à la privatisation des hôpitaux, etc…

Maintenu en place après sa défaite du 29 mai, en ce début d’année 2006, Chirac vient d’annoncer une réforme du financement de la sécurité sociale. Son objectif : aller jusqu’au bout du plan Juppé et se donner les moyens de poursuivre l’offensive anti-ouvrière jusqu’en 2007! Aussitôt, Thibault (CGT) s’est déclaré prêt à «s’engager à fond dans une discussion de ce type » : «après vingt-cinq ans de revendication d’une réforme des cotisations patronales, peut-être est-on à l’horizon d’une réforme officielle» ! Et Mailly (FO) de renchérir en voyant dans ces propositions un «élément positif, plus juste en terme de financement de la protection sociale». Sans compter le PS et le PCF qui voient là la reprise de leurs propositions!

CPS décide de republier dans ce numéro spécial une brochure éditée en 1996 – et épuisée - rassemblant trois articles parus dans les numéros 57, 58 et 59 de Combattre pour le socialisme (avril, juin et septembre 1995), ainsi que les tracts de 1995. Ces articles montrent en quoi « la sécurité sociale est une des conquêtes les plus importantes du prolétariat français » ; ils présentaient aussi « le contenu des réformes » et « la position des organisations ouvrières (en particulier de syndicats) qui se rallient à la nécessité d’une réforme » et « constitue le soutien essentiel au gouvernement ». Ce numéro comporte de plus l’intervention faite le 16 janvier 2006 à la FSU.

Le Sommaire

1. Intervention au Cdfd de la FSU du Rhône le 16 janvier 2006

2. Réédition de l'article de CPS n° 57 - 4 avril 1995
La Sécurité sociale : une conquête révolutionnaire

3. Réédition de l'article de CPS n° 58 - 9 juin 1995
Les plans de la bourgeoisie : Détruire les fondements mêmes de la sécurité sociale

Motion de la section Force ouvrière du dépôt TCL de Caluire (29 mars 1995)

4. Réédition de l'article de CPS n° 59 – 25 septembre 1995
Pour la défense inconditionnelle de la Sécurité sociale :
Imposer la rupture des organisations ouvrières avec le gouvernement Chirac-Juppé

5. Tract du 30 octobre 1995 : Défendre la Sécurité sociale

6. Tract du 17 novembre 1995 : Sauver la sécurité sociale exige de rompre
avec le gouvernement Chirac-Juppé, d’engager la combat contre lui pour le vaincre et le chasser

7. Tract du 1er décembre 1995

8. Tract du 14 décembre 1995


Le 15 janvier 2006